mercredi 5 juin 2013

PLU : densifier, pour quoi ? Saurons-nous le 24 juin ?


Si nos élus truffent la commune de projets immobiliers, qu’on les excuse, c’est parce que le Grenelle de l’environnement l’a décidé ainsi. Si, si: il faut densifier !

Pour savoir si c’est du lard ou du cochon, il faut se pencher sur l’assiette. Voici alors le résultat de l’examen.
Oui, le Grenelle demande aux communes d’arrêter d’empiéter sur les surfaces agricoles et naturelles : pour préserver l’avenir, il vaut mieux en effet.
Oui, le Grenelle souligne que des villes resserrées permettent de limiter les déplacements automobiles et les dépenses en énergie : cela tient de l’évidence.
Non, le Grenelle ne dit pas qu’il faut densifier pour densifier. On densifie pour atteindre des objectifs très précis :
·    Les services publics (distribution d’eau, réseau d’assainissement, ramassage scolaire, distribution postale,…) sont moins onéreux.
·         Les trajets domicile – commerces et domicile – travail sont raccourcis.
·    Des espaces sont préservés pour de futures activités (par exemple pour la production d’énergie renouvelable) tout en permettant un développement de l’habitat résidentiel.
Oui, la loi demande maintenant aux communes et communautés territoriales de fixer des densités minimum dans leurs documents d’urbanisme, alors qu’avant ces documents fixaient des densités maximum. La priorité ne semble plus au bien-être individuel (limiter la promiscuité, …) elle est à l’économie d’énergie et d’espace. Oyez bonnes gens !

Dans de grandes villes comme Rennes ou Paris, des immeubles remplacent progressivement les parcs et les maisons. Ils sont parfois livrés sans aucun parking : frottez-vous les mains pour le garage à vélo et l’arrêt de bus!

Et La Richardais dans tout ça ?

Au risque de vous décevoir, nous allons ranger notre fière commune dans la catégorie des « petits bourgs » puisque, même dans les projets les plus fous de densification, nous restons bien en deçà des 5000 habitants.



Voyons donc ce que disent les experts de l’urbanisme sur des Gueuzas comme la nôtre.
Surprise, ils avouent que des immeubles collectifs ne se justifient pas forcément ! Qu’on ne doit pas raisonner pour les bourgs de la même façon que pour les villes et que tout dépend de la réalité du terrain. Est-ce possible ? Mais alors comment faire ?
Revenir à l’objectif. C’est quoi l’objectif ? se demande le lecteur qui, comme le conseil municipal, n’a pas tout suivi. Ah oui ! La Richardais veut continuer à se développer. +1% d’habitants par an, ce serait le nirvana, vous en rêvez vous aussi !? Ca justifie les immeubles qui vont agrémenter bientôt le passage Piqueriotte puis le quartier Malabry.
Car bon nombre de propriétaires à La Richardais ne vivent pas sur la commune. Voilà pourquoi nos élus proposent de bétonner pour compenser ces logements « égarés » en résidences secondaires. Posons une question bête : et si, plutôt que du béton, on créait des emplois à La Richardais, est-ce que nos résidents secondaires ne resteraient pas pour y vivre ? Tous ceux qui ont dû s’exiler pour trouver du travail ne rêvent-ils pas de revenir occuper leur maison vide ? Autrement dit, est-ce que l’inflation des logements vient du développement de la commune ou de sa panade ?

A propos de panade, parlons des commerces. Un des motifs de densification, nous l’avons vu, est de rapprocher les logements des commerces. Grâce à quoi vous pourriez aller à pied ou en vélo faire vos courses, dit le Grenelle. Ah… Nous avons tout faux ? Chez nous les commerces s’étalent négligemment sur tout le Nord-Ouest de la commune tandis que le centre et la majorité des logements se serrent à l’autre bout… Le PLU va-t-il mettre un terme à cette contradiction ? Eh bien non !
La densification n’est d’abord prévue que pour l’habitat (tassez-vous, tassez-vous !), pas un mot des commerces qui prennent le chemin inverse… Pour ce qui est des temps de trajet, la mairie a raisonné à l’intérieur du centre : logements-superette ou logements-poste. Oups ! Deux mauvais exemples puisqu’il va bientôt falloir une voiture pour s’y rendre…  Ou un vélo ! L’équipe municipale souhaite développer l’usage du vélo. En avant les volontaires… et même en hiver. Ciel ! Et notre superbe mairie, va-t-elle à son tour se déplacer dans les nouveaux locaux de la Communauté de Communes à Cap Emeraude, à portée de pédale ?

Sérieusement, combien sont les Richardaisiens qui pourront aller travailler à pied, à vélo ou en bus ? En métro peut-être ? Ah non, en TADY bien sûr !

Troisième objectif : des habitats denses sont souvent moins onéreux. Chez nous les terrains sont hors de prix et les maisons aussi. Est-ce que le PLU prévoit de l’habitat à prix maîtrisé ? Sur les terrains communaux par exemple ? Ou on se satisfait de n’avoir que 6% de logements sociaux sur la commune ? Euh… Merci de reposer cette question après les élections.

En fin de compte, plutôt que de céder notre urbanisme à un petit cabinet de consultants, on ferait peut-être mieux de réfléchir entre nous à ce que nous voyons comme avenir à notre commune : ce sera une ville-dortoir ? une ville de villégiature ? un bassin d’emploi ?
Ah, trop tard, le flash info a frappé de sa foudre : le projet de PLU sera « arrêté » (figé) à la fin du mois. Là où il aurait fallu demander l’avis des Richardaisiens eux-mêmes, on a préféré verrouillé celui des technocrates. Il ne vous reste plus qu’à venir à la réunion publique de clôture, le 24 juin 2013. Au moins vous saurez à quelle sauce vous allez être logés. Venez nombreux !

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