dimanche 20 mars 2022

PLU de La Richardais - Densifier: pour qui, où et comment?

Dès qu'on parle d'urbanisme, tous répètent à l'envie "il faut densifier les centres". Fin de la discussion, il faut négliger tous les problèmes qui se profilent et s'en remettre aux élus. Comme c'est pour protéger l'environnement, comment discuter?

Justement si! c'est là que commence la discussion. Densifier: pour qui, où et comment? 

Pour qui ? Officiellement, La Richardais comme Dinard manquent de logements sociaux ou accessibles aux jeunes familles. C'est la tête d'affiche de la densification. Mais dans les plus petites lignes des PLU, on affirme aussi qu'il faut accueillir toutes les nouvelles populations. Dans les prévisions des urbanistes comme dans les faits nous voyons apparaître sur les derniers terrains disponibles d'énormes projets destinés à une clientèle plutôt fortunée. Ainsi dans les immeubles de l'impasse Piqueriotte, un T3 se vendait 300.000€ même sans trop de vue sur la Rance. En face du Manoir de la Vicomté, le T1 démarre à 193.000€.  Évidemment c'est beaucoup plus rentable pour les promoteurs et ces projets vont plus vite que les programmes sociaux. Mais en quoi multiplier les résidences secondaires sur le littoral est-il bon pour l'environnement? N'y a-t-il pas débat?

Où ? La municipalité de La Richardais a jeté son dévolu sur le centre-bourg où elle veut "faire de la ville sur la ville". Les rues portant les futurs immeubles sont identifiées: rue des Sports, rue de la Paix, rue du Général de Gaulle, rue Jean Langlais, rue de Dinard et Impasse Piqueriotte. Est-ce la bonne option pour loger de jeunes familles alors que le centre-bourg est très mal desservi par les transports en commun, qu'il n'y a quasiment aucun emploi sur place et que des problèmes de stationnement sont déjà apparus? La région Bretagne, comme les autres, a compris que la séparation des fonctions (Habitat, Travail, Courses, Loisir, ...) dans le zonage des PLU posait problème et allait dans le sens d'une utilisation quotidienne de la voiture. Combien de temps faudra-t-il à la municipalité pour prendre en compte ces nouvelles recommandations de mélanger toutes les fonctions dans chaque quartier? Alors qu'elles sont censées s'imposer dans tous les PLU de la région? Pourquoi nos idées de juxtaposer Habitat, emploi et services/loisirs à la Ville Billy, entre cinéma et collège, ont-elles toujours été écartées avant la moindre étude? Pourquoi La Richardais et La Communauté de Communes continuent-elles à vouloir séparer les fonctions en sortant les terrains de sport du centre-bourg pour fonder une vaste "zone de loisirs" communautaire, à proximité d'immenses "zones commerciales", exclues de la densification ? Nous attendons toujours la réponse...

Comment ? Dans chaque révision du PLU, la municipalité cherche avant tout à justifier et faciliter ses projets immobiliers, souvent déjà en cours. C'est le cas cette fois-ci pour la rue Jean Langlais ou le projet Malabry. Il faudrait y ajouter une vision globale et prospective sur les investissements à faire pour que la commune densifiée puisse tenir ses obligations et conserver sa qualité de vie. La voirie, les transports et l'assainissement sont les talons d'Achille du développement de notre village. Mais le sujet de la circulation ne fait pas partie du PLU. Pour l'assainissement par contre, les PLU ne peuvent prévoir de développement urbain qu'une fois la mise en conformité assurée. Les aménagements en gestion des eaux usées doivent précéder les extensions d'urbanisation. Force est de constater que cette obligation n'est pas respectée et que les rejets d'eaux usées en Rance vont s'intensifier au fur et à mesure de la densification et de l'imperméabilisation des terrains. Pourrait-on au moins en parler?

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire