dimanche 3 juillet 2022

Conseil municipal du 30 juin: le projet de révision du PLU, déjà obsolète, est maintenant figé

 C'était à prévoir mais nous espérions encore que la mairie tienne compte de quelques unes de nos suggestions dans son projet de révision du PLU. Or c'est avéré, le projet que le conseil municipal du 30 juin a décidé de transmettre à l'administration reste celui qui avait déjà été présenté aux 2 réunions publiques de "concertation" de juillet et septembre 2021.

Sur le rôle du centre-bourg

Jean-Luc Ohier a confirmé sa vision du rôle du centre: c'est lui qui doit accueillir les nouveaux habitants et rester un pôle d'attraction pour tous les Richardaisiens. Pour lui, dans le cadre de la réduction des trajets en voiture, tous les habitants pourront venir à pied au centre "en 5 minutes" pour consommer biens et services. Farce ou illusion? Les élus ont pourtant effectué une promenade d'étude dans la commune avant de concevoir ce projet. Ils auraient dû remarquer que la Motte est plus proche de Cap Emeraude que du centre-bourg qu'il faut 17 minutes à pied pour rejoindre. Et Monsieur Ohier devrait savoir que pour aller de chez lui à la mairie, il met un bon quart d'heure à pied. Et on ne le voit  jamais faire ses courses dans le centre.

A l'heure où on commence à se rendre compte que les trajets en voiture vont devoir se raréfier, qu'on le veuille ou non, il est temps d'être réaliste. Du centre de La Richardais pour aller à Dinard ou à Saint Malo, on n'a que par 6 bus par jour.  L'intensification des efforts annoncés par la région en la matière ne va sûrement pas porter sur un centre aussi excentré. Déjà les bus qui font le détour par notre centre ne font pas celui par le centre de Dinard: aucun bus ne relie notre mairie au Gallic.

Sur le rôle des zones d'activité

L'avenir de la commune passera à proximité des voies de circulation. Jean-Luc Ohier rappelait d'ailleurs que la commune inclut une zone de transit pour toute la Communauté de communes, très attractive pour toute entreprise comme elle l'avait été pour le collège Ste Marie.

Hélas, la mairie persiste à la réserver à des zones de loisir que ce soit à l'Hermitage ou à la Ville Billy. Monsieur Ohier était fier d'annoncer des projets qui consommaient toutes les réserves foncières que nous y avons encore, allant à l'encontre de la réduction des trajets:

Les terrains de sport du centre-bourg, tennis et foot, seront déménagés à la Ville Billy, près du bowling et de la zone de covoiturage. Le centre-bourg en "profiterait" pour rajouter des logements à la place. Vous habitez dans le centre? Pour pratiquer un de ces sports, merci de prendre votre vélo ou de mettre un quart d'heure à pied. 

Les 3 autres réserves foncières dont nous disposons auraient le même sort et Monsieur Ohier se plaisait à souligner qu'avec le zonage prévu par la révision, il ne pourrait plus se faire autre chose que des installations de loisir ou de service (exemple donné: une maison médicale). Histoire de rendre nos suggestions irréalisables pour les 10 ans à venir.

Sur l'extension de l'urbanisation

15 logements sont attendus à La Théaudais, malgré les fils haute tension qui traversent les terrains convoités. Là encore le zonage a été revu pour faciliter le projet à d'éventuels promoteurs.

Mais l'extension d'urbanisation, la mairie la prévoit aussi à Malabry, avec 55 logements supplémentaires, excentrés de tout et sur une zone actuellement agricole. Par les temps qui courent, c'est quand même un pari osé, d'aller déclasser une zone agricole pour artificialiser de nouveaux terrains, en faisant la jonction entre le hameau de La Motte et le centre-bourg. Attendons de voir la réaction des "Personnes Publiques Associées" au PLU. Jeudi, Monsieur Ohier exposait qu'il fallait le faire rapidement car on se verrait bientôt imposer l'objectif ZAN, de Zéro Artificialisation Nette: pour tout nouveau terrain artificialisé, il faudra remettre en état naturel un terrain actuellement artificialisé. 

Il ne leur avait pas échappé que ce projet de Malabry posait des soucis de voirie, avec des sorties vers la Motte et vers le Minihic peu sécurisées. Aussi des déclarations d'intention sont venues commenter l'exposé. Cela n'efface pas dans nos têtes le constat de l'inadéquation du centre-bourg pour une vraie densification, autant sur le point de la voirie que de l'assainissement.

Un projet déjà obsolète

La région Bretagne, dans le SRADDET, demandait à ce que les PLU modèrent leur zonage et aillent vers plus de mixité des fonctions. La demande n'a pas été entendue par La Richardais bien au contraire. Tout l'esprit de ce nouveau PLU est de concentrer 

  • les fonctions économiques et de loisir près des voies de circulation 
  • et les logements dans le centre-bourg qui se retrouve très excentré par rapport à toute la Communauté de communes.

Jeudi soir, Jean-Luc Ohier prédisait qu'une nouvelle révision du PLU serait bientôt nécessaire pour se mettre en conformité avec les prochaines lois: un PLU ne dure plus 10 ou 15 ans, il faut le revoir sans cesse.

C'est d'autant plus vrai quand il n'est bâti sur aucune vision prospective. Comment ne pas distinguer ce qui se dessine déjà: la fermeture de la Poste du centre, le déplacement de la collectivité vers le bâtiment de Cap Emeraude, le rétrécissement des commerces du centre (déjà prévu pour la superette)... et la concentration de l'activité autour des grandes voies de circulation? Pourquoi tenir les Richardaisiens à l'écart de cette tendance au lieu d'imaginer une refonte des quartiers de l'Hermitage et de la Ville Billy, avec une vraie mixité des fonctions? Le centre-bourg n'aurait-il pas une vocation touristique et de loisir à affirmer au contraire, avec son plan d'eau calme, le musée Manoli, des campings et des terrains de sport facilement accessibles?

Tout ce que nous pouvons espérer: que  l'on passe vite à la prochaine révision, avec plus de réflexion prospective sur l'avenir de notre commune.

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