Que deviennent les eaux usées de La Richardais ? Notre station d'épuration suffit-elle à nos besoins ?

Depuis 10 ans, nous sommes nombreux à avoir constaté des débordements d'eaux usées intempestifs, un peu partout à La Richardais. 

Rue de la Paix, ils ont été signalés pendant 2 ans avant que des travaux lourds soient réalisés. Puis des travaux identiques ont eu lieu rue des Étangs. Et les débordements continuent ailleurs: rue Renouvin, rue des Pêcheurs, près de la Cale, à la Motte... Fin 2021, les canalisations ont été changées sur 400 mètres aux Grandes Rivières et la station de relevage des Millières a été refaite à neuf pour un budget de 400.000€. On parle d'un programme pluriannuel de travaux mais qui serait confronté à un problème de financement. 

Le problème vient de la vétusté du réseau, devenu poreux, où les eaux de pluie s'infiltrent. 

Et de  plus en plus de logements et entreprises s'y raccordent.. Pas facile d'amener toutes ces eaux usées jusqu'à notre station d'épuration située chemin de la Noë, près des installations d'EDF au-dessus du barrage. Et la station elle-même, pourtant performante et conforme techniquement, déborde cependant lors des épisodes pluvieux, si bien qu'elle est classée non-conforme pour "surcharge hydraulique".

Concrètement les débordements se produisent par les regards comme par exemple sur cette photo prise à La Motte le 9 décembre dernier, et envahissent les terrains des particuliers alentours. Deux choses à faire en cas de débordement:

1. téléphoner à la SAUR au 02 22 06 45 09 (7j/7j, 24h/24h) pour une intervention urgente 
2. en avertir en plus par écrit le Syndicat Intercommunal de l'Assainissement, domicilié à la Mairie de Pleurtuit, pour que ce débordement soit "comptabilisé" dans leurs indicateurs officiels, et/ou pour une demande d'indemnisation.

En effet, le rapport 2021 du délégataire pour l'assainissement fait état de 0 réclamation sur 2021, ce qui est un comble!

 

Mais ces débordements se produisent aussi aux stations de relevage et à la station elle-même. D'après l'état des lieux fait pour la révision du PLU (Rapport sur l'état initial, page 29) on a noté en 2019 "55 passages au trop plein du poste de relèvement liés à la pluviométrie" et "52 dépassements du débit de référence", c'est-à-dire celui pour lequel la station est taillée. Le rapport 2020 compte 50 rejets en milieu naturel. Et là on parle de déversement directement dans la Rance.

Une chose à savoir en effet, les stations sont taillées pour couvrir les débits par temps sec. Les infiltrations d'eaux pluviales n'ont pas à être prises en compte car elles doivent être corrigées là où elles se produisent. Les efforts de la commune doivent donc se tourner vers la mise en conformité du réseau. Les usagers peuvent être mis à contribution: certains locaux ont actuellement leurs gouttières branchées directement dans le tout-à-l'égout. https://www.ouest-france.fr/bretagne/la-richardais-35780/de-la-fumee-dans-leau-pour-detecter-les-anomalies-7a3c2229-b2e1-4be4-b8e0-9b34f571bfdd

Mais cela ne sera pas suffisant. Un diagnostic est en cours sur l'ensemble du réseau. Dans les 5 dernières années, la commune ne renouvelait en moyenne que 0,12% de son réseau par an. Voir ici les Chiffres du syndicat Intercommunal d'assainissement. Il faudrait maintenir 2% par an si l'on compte qu'une canalisation, comme tout autre équipement, ne peut durer plus de 50 ans.

Et notre station d'épuration? 

Elle couvre l'ensemble de la commune de la Richardais ainsi qu'une partie de Dinard (La Vicomté). Sa capacité officielle est de 6000 équivalents habitants. Il ne faut pas s'y tromper: il ne s'agit pas ici du nombre de résidents à l'année (environ 2500 pour La Richardais) mais du nombre d'usagers en haute saison, les rejets en Rance n'étant pas acceptables en période de baignade. Il faut alors compter tous les résidents secondaires ainsi que les touristes (B&B, hôtels, familles des résidents...)... et toutes les entreprises dont les eaux sont aussi collectées. Le nouveau collège Sainte Marie par exemple, compte pour 180 équivalents habitants. 

D'où un débat sur la capacité de la station à absorber la croissance de la commune. M. Ohier, et le projet de PLU révisé, disent oui, nous en sommes à 2900 équivalents habitants, la marge est grande pour continuer à densifier la commune. Mais il s'agit d'un chiffre un peu ancien. Pour 2020, le site du Ministère de la Transition Écologique donne 4325 équivalents habitants. Aujourd'hui, oui, nous sommes toujours dans les clous. Mais il faut donc surveiller de près l'évolution de cet indicateur qui se rapproche de son maximum. Attendons le chiffre de 2021 pour avoir une idée de l'effet COVID notamment, sur notre commune.